Dans le ciel, j'ai vu mon nom — JACK

Dans ma tête —
« Levez-vous ! Levez-vous bande de fainéants ! » C'est ce que disait autrefois ma mère pour nous réveiller mes frères et moi. Alors c'est aujourd'hui ce que je claironne à mes compagnons endormis, aux yeux bouffis, aux nez rougis par l'alcool et l'amour des femmes. A mon cri ils sursautent, raidissent leurs muscles brutaux et leurs yeux pétillent enfin.

Alors mes lèvres s'arquent et, serrant dans ma poigne mon verre d'ambroisie, je me penche pour leur offrir la confidence. Ils écoutent, attentifs, comprenant combien tout ce que je dis est important. Encore aujourd'hui, je ne sais pas toujours comment faire, lorsque mes mots sont aussi vite attrapés et dévorés par mes compagnons... Il acquiescent et sourient, enrichissant mes projets avec leurs rêves. Nous imaginons ensemble des étoiles qui glisseraient sur le bois pourris de la table. Nous effleurons l'espoir qui flotte dans la mousse de nos bières et admirons dans nos esprits les nuages qui ont la chance de frôler les sommets de la Tour.

Nous nous taisons, respirons l'air que porte ce vent qui tourne pour pousser nos pas vers l'avant. Il était temps... De tremper mes lèvres dans le nectar qui réchauffe mes pensées déjà brûlantes. De serrer contre elles une de ses jolies petites bouches raffinées qui se dévoilent même dans les recoins les plus inhospitaliers.

Mes camarades rient et m'avertissent de leurs voix grasses : « Jouer avec les femmes, c'est jouer avec le feu. » Mais je n'ai pas peur de me brûler. J'approche ma main du danger, pour sentir la chaleur piquer ma peau, résister, affronter cette sensation qui fait vibrer mon cœur. Si cette excitation ne m'emportait pas, je me blottirais dans un recoin agréable et calme de l'existence et n'en bougerait pas. Je ne serais pas Jack, je ne serais qu'un enfant sage. Alors que je ne suis qu'un sale gosse colérique et têtu, qui crie dans le vide muet. Si fort que le néant sourd m'entend, avec tant d'insistance qu'il me répond. J'ai le goût du risque, qui me fait m'approcher de la source.

La source de tout. L'origine de tout. De la plus petite poussière de sable, à la plus grande et terrifiante météorite qui pourrait bien nous écraser demain. J'aimerais bien savoir... Je voudrais savoir. Alors, dites-moi ? Parlez-moi des mystères du monde, apprenez-moi à les déchiffrer !