Le regard perdu ; Entre tous ces couples heureux ; Un long soupir se faisait entendre ; Exposez votre bonheur ailleurs ; Ses doigts s’entremêlaient alors qu’il posait ses yeux couleur atoll dans le vide. Altschmerz en avait marre de croiser ces tourtereaux à tous les coins de rue, il aurait pu prendre quelque chose pour leur jeter dessus mais non. Ça n’était pas lui ça. Finalement il préférait s’isoler dans le parc, s’assoir sur un banc et sortir un livre pour ne plus avoir à subir la parade des gens heureux. Complètement absorbé par ce qu’il avait sous les yeux, il en oubliait le monde autour. En réalité ça lui passait au-dessus de la tête, mais il n’était pas le genre de personne raffolant de tout ça. S’exposer aux autres, peu importe qui ça pouvait être, très peu pour lui. Une seule chose l’avait ramené à tout ce qui se passait autour. Le bois craquait à ses côtés ; La sensation de quelqu’un qui prenait place ;
Daignant à poser ses orbes bleutés à sa gauche ; Ses lèvres se pinçaient, formant une mince ligne ; Jolie teinte carmin parant ses joues ; Timide créature qu’il est ; Pas un mot, pas un bonjour. Il restait interdit. Le regard détaillant tous les traits de cette charmante personne à ses côtés. Il s’éclaircissait la gorge avant d’ouvrir la bouche et laisser sortir un petit « Bonjour. » Pas réellement dans ses habitudes mais là, cette fois-ci le palefrenier avait l’impression qu’il pouvait tout accomplir. Alors il lui était hors de question de s’arrêter là, il se sentait bien plus bavard. « Belle journée hein ? Uh… Enchanté, moi c’est Altschmerz. » Sourire maladroit dévoilant ses dents, il tirait ses traits de manière radieuse. Peut-être la présence de l’inconnue qui lui donnait cette certaine confiance. Jolie inconnue à qui il s’ouvrait ;
l'amour, aimé quand tu le vis ; raillé quand tu le croises ; moqué quand la guimauve brûle sur le feu de camp.
métis ricane en se baladant, imaginant la saint-valentin comme les clichés des films, ceux où y'a "l'amour dans l'air" avec les petits animaux, la nature, les gens.
elle fait partie de ceux qui raillent, oui.
elle arrive dans un parc, lève les yeux au ciel en voyant les tourtereaux les amoureuses les amants. elle ne les envie pas spécialement, elle se complait dans son célibat et au fond, ils sont mignons. énervants. mignons.
elle se pose sur un banc, à côté d'un garçon lui aussi seul.
c'est quand elle se dit que le ciel se fout bien de leur gueule à alimenter l'atmosphère romantique (elle voit presque voler les petits cœurs, et jure avoir vu passer un angelot bouffi) qu'il lui adresse la parole. il, le mec à côté.
- bonjour. belle journée hein? uh... enchanté moi c'est Altschmerz.
métis se tourne vers lui, lui sourit.
- enchantée. je m'appelle métis,
elle marque une pause
effectivement c'est une bien belle journée. idéale pour les sorties.
elle ricane intérieurement, se disant que la mocheté n'est pas un critère de célibat en voyant l'inconnu.
Une vilaine grimace sur son doux visage ; Bruit de dégout à sa question ; Rien de personnel ; « Aucun des deux, le temps m’a juste donné envie de sortir un peu. J’avais oublié quel jour on était jusqu’à ce que je vois cette parade de tourtereaux. » Il avait presque sorti tout ça dans un soupir. Pas vraiment désespéré, simplement fatigué de tout ce qu’il avait eu sous les yeux plus tôt. Ses doigts glissaient entre ses pages avant qu’il ne marque là où il était. « Et vous alors ? Vous deviez avoir rendez-vous ici et j’aurais éhontément volé une place ? » La question posée en toute innocence, sans aucune insolence. Piqué de curiosité ; Et d’une certaine envie de parler ;
Son regard bleuté toujours posé sur la belle ; Ne détachant pas son attention ; Détaillant les traits de son visage ; Altschmerz rangeait son livre de là où il l’avait sorti plus tôt et posait ses mains sur ses jambes. Entremêlait ses doigts, jouant nerveusement avec. « C’est beaucoup trop pour moi. Ça s’expose sans gêne. » Un petit rire nerveux se faisait entendre ? Peut-être aurais-je mieux fais de me taire, songeait-il en grattant sa nuque avant de poser ses yeux au sol. « Désolé, c’était un peu stupide. » Il y avait peut-être bien une pointe d’acidité dans ce qui s’était échappé plus tôt, relevé d’un peu de jalousie. « Mais là n’est pas le problème. Je veux dire pour là, maintenant. » Maladroit dans ses propos et sans doute un peu intimidé. Mais nul besoin de bousculer les choses ;
- aucun des deux, le temps m’a juste donné envie de sortir un peu. j’avais oublié quel jour on était jusqu’à ce que je vois cette parade de tourtereaux.
ah, fair enough. elle sent cependant à l’intonation de sa voix qu’il se serait bien passé des parades amoureuses. elle aussi.
- et vous alors ? vous deviez avoir rendez-vous ici et j’aurais éhontément volé une place ?
elle laisse échapper un rire. loin de là ; la place de l’homme invisible peut-être. ou du vent.
- non, ne vous en faites pas. je n’attendais personne en particulier. mais vous êtes bien tombé, je me sens d’humeur à commérer aujourd’hui. c’est peut être le ciel qui fait ça ?
elle rit encore -- elle rit beaucoup, métis. quand il range son livre, elle penche légèrement la tête pour tenter d’en lire le titre, en vain. à ce moment, il l’interpelle encore.
- c’est beaucoup trop pour moi. ça s’expose sans gêne.
elle tourne la tête vers les couples. elle s’apprête à dire que “non, ça va, ils sont mignons laissons-les s’aimer”, mais à ce moment précis elle épie un couple qui s’entre-avale. grimace, acquiescement, rire nerveux.
- désolé, c’était un peu stupide.
métis se retourne vers lui, voulant tout de suite répliquer, mais il reprend la parole.
- mais là n’est pas le problème. je veux dire pour là, maintenant.
elle sourit doucement, essayant de capter son regard pour éviter tout malentendu.
- non, ça n’est pas stupide je vous assure. je comprends ce que vous voulez dire ; des petits gestes tendres ne font de mal à personne, mais fouiller la gorge de son partenaire en public c’est…
elle cherche quelques instants l’adjectif approprié, puis dans une grimace ajoute :
indécent.
pas exactement le sentiment qu’elle avait à l’esprit, mais cela fera l’affaire. elle s’agite un peu sur le banc, pour se rasseoir plus confortablement, et ses yeux se posent à nouveau sur le livre d’altschmerz, caché dans la poche où il l’a rangé. elle pointe le livre d’un mouvement de la tête, et interpelle le garçon.
- quel genre de livre est-ce ? il ne me semble pas l’avoir déjà vu en boutique. elle pause, ricane. enfin, ce n’est pas comme si j’y allais beaucoup me direz-vous…
elle le sent un peu stressé, mal à l’aise, alors puisque la lecture semble lui plaire, elle drifte vers un sujet plus familier.