aes ;;
playlist ;;
Bien discret ;
À s’exécuter sans mots dire ;
Brave petit palefrenier ;
Si le silence lui est demandé, ainsi il sera fait. Si on l’autorise à parler alors il ne se fera pas prier. Un bon garçon à n’en point douter, avec ce sourire solaire aux lippes. Même si maladroit dans ses conversations et relations, une gaffe est si facilement sortie et qu’il s’en veut après. Plus un mot ne sort tant qu’on lui dit que rien n’est dramatique, que le monde continue de tourner et que cela arrive à n'importe qui.
Pas juste à lui ;
Les yeux rivés sur vos traits ;
À observer sous les moindres coutures ;
Silencieusement ;
Il ne dévisage pas ;
Simplement pour ne pas vous oublier, vous garder précieusement dans un coin de sa tête. Loin de lui l’idée de juger autrui. Il ne serait pas le mieux placé de se permettre une telle chose. Juste créer des histoires de toutes pièces dans sa tête, d’inventer, de catégoriser les personnes dans ces petites cases, les ranger au premier abord. Puis finalement les changer de place quand il les connaît, ne pas se contenter de simplement les regarder et trier.
Lui seul est maître de ces
"images" qu'il se fait de vous ;
Mais dieu sait que le regard des autres ;
Combien il le gêne ;
Sentir cette pression sur lui ;
Cette oppression dévorante ;
Ne supportant déjà pas le sien, ce qu’il voit de lui. Qu’il se déteste au plus haut point, son propre reflet le révulse. Du plus profond de ses trippes il a cette aversion envers lui-même, cette estime de soi complètement inexistante. Il y a toujours eu cette guerre contre lui-même, jamais gagnée, peut-être perdue pour l’éternité. Incapable de surmonter ce dégout qu’il éprouve pour son être. S’il pouvait détruire tout de lui, tout reprendre à zéro.
Il le ferait sans hésiter ;
Qui sait s’il pourrait changer ;
Cette haine envers son existence ;
Le mène à penser bien des choses ;
Il s’embrouille ;
Se perds dans les fins fonds de sa tête ;
Qui pourrait l’apprécier ? Rester auprès de lui pour ce qu’il était. Cette peur bien trop présente qu’on le voit comme il s’aperçoit, qu’on joue les faux-semblants, qu’on lui mente sur ça. Alors quand la sincérité est au rendez-vous, ça le prend de court. Il ne sait que dire, il balbutie, détournant le regard en essayant de chasser cette vilaine teinte carmin qui pare ses joues. Altschmerz pourrait les rejeter, les éviter comme la peste mais il ne peut s’empêcher de retourner vers eux.
Une fois sorti de son déni ;
Il est compliqué ;
Mais il n’est pas brisé ;
Lui seul s’inflige cette souffrance inutile ;
Doux enfant, on pourrait lui donner le bon dieu sans confession. Il n’a jamais été vraiment été blessé par autrui, pas intentionnellement écrasé, mais cette peur de ne jamais être assez bien, pression absurde sur ses épaules. Mais ça n’est jamais assez bien, jamais, jamais. J a m a i s. Pas pour lui. Contradictoire, parfois oui et soudainement non. Il est changeant, il n’est pas parfait et ces mots résonnent dans sa tête.
« Pas assez bien. Pas parfait. »Pourtant l’humain en est à des lieues ;
Alors parfois il se braque ;
Se renferme sur tout son être ;
Dans cette coquille ;
Un silence lourd ;
Qu’on pourrait qualifier de pesant. Ça n’est qu’une façon de se protéger, pour fuir lâchement le conflit. Les choses sont biens plus faciles quand on évite le problème. Solution du lâche. Sale couard. Il pourrait se convaincre qu’en fermant les yeux tout s’envolerait, mais non.
Ça ne fonctionne pas de cette façon mon cher Altschmerz. Quand il ne peut courir pour les semer, qu’il devient mauvais. Serpent. Vilaine langue de vipère. Tout ce venin qui sort de ses lèvres, ce visage si innocent déformé par toute cette animosité.
Méconnaissable ;
Bien difficile à croire ;
Et pourtant ;
Bien loin d’être un saint.