s e r e n d i p i t y ♢ (valkoinen)

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délicat, autant dans tes mots que dans tes gestes. tu enveloppes soigneusement tout ce que tu dis d'une infinie douceur. tu sais que lorsque l'on vient te voir, c'est bien rarement lorsque l'on se sent bien et, le cœur sur la main, tu offres ton propre bonheur pour les voir heureux de nouveau. et toi, tu leur retourne leur sourire, alors que le vide se glisse insidieusement en toi, avalant ta joie pour n'y laisser qu'un gouffre béant. tu te refermes sur toi-même, te repliant dans les tréfonds de ta boutique pour ne plus mettre le nez dehors, t'abandonnant à l'apathie qui te guide un peu plus loin du monde extérieur. tu es parfaitement conscient que te soumettre à ce traitement est mauvais, tu pourrais simplement leur retirer leurs émotions momentanément, conserver ton bien-être pour toi, mais tu te sens utile. ta condition ne te permet pas d'explorer les terres comme tu l'avais tant souhaité, il y a bien des années, alors tu préfères au moins rendre le petit monde qui t'entoure un peu plus joyeux et un peu moins triste.

wip

ta vie est simple, pas d’événements tristes qui feraient larmoyer les plus endurcis ou de récits hauts en couleurs faisant pâlir d'envie les plus flamboyants explorateurs. juste banale, comme la plupart des gens qui déambulent dans syllabe. tu es le fils cadet d'un marin et d'une apothicaire, avec un frère aussi fort que ton père et une soeur aussi jolie que ta mère. toi, et bien, tu es le plus petit, le plus chétif, mais le plus curieux.

normalement, tu aurais dû grimper sur le pont d'un bateau, à naviguer sur les flots pour marchander avec les prosodiens comme ton paternel et ton aîné. malheureusement, le destin t'as réservé un autre sort. depuis ta plus tendre enfance, tu as la respiration courte, sifflante, te donnant l'impression que ta cage thoracique se contracte sur tes poumons. cela t'as donc empêcher de crapahuter dans les rues comme tes amis le faisait. et ça, personne n'a pu y changer quoi que ce soit, ni avant, ni maintenant.

tu avais espéré que ton pèlerinage soit la solution à ton problème, croisant les doigts pour obtenir la pierre tant convoitée. tu te souviens encore de l'amertume cuisante qui t'avais envahi, alors que des larmes roulaient sur tes joues. puis, à peine quelques secondes plus tard, tes paumes se retrouvaient remplies de petits cristaux, noyant le grenat sous leur nombre alors que tu pleurais sans plus vraiment savoir pourquoi, l'apathie dévorant tout le reste.

wip
tu avais attendu ce moment avec impatience, ta fébrilité est quasiment palpable. avec les autres enfants, vous aviez longuement débattu des pierres que vous aimeriez avoir, vos piaillements excités occupant le voyage. «un kunzite, pour naviguer avec mon père !» avais-tu répondu avec enthousiasme quand vint finalement l'occasion de te prononcer. rien de bien spectaculaire, considérant les déclarations enflammées des autres. faire jaillir des étincelles du bout de tes doigts ? très peu pour toi, vu ta maladresse, tu ferais flamber les voiles par accident. pouvoir se débarrasser de cette fichue maladie qui t'empêche de t'amuser te ferait grandement plaisir. quand ta paume effleure la tour et que tu déniches la gemme qui t'es prédestinée, ce n'est celle que tu espérais. au creux de ta main, sombre et rouge — plutôt que clair et violet, brille un grenat.

pouvoir ♢ le grenat te permet de cristalliser tes émotions et celles des autres. ces petits cristaux, une fois formés, retirent temporairement le sentiment de la personne visée, l'empêchant de ressentir, par exemple, la tristesse qui l'accablait quelques instants auparavant. il est possible de les dissoudre dans un liquide ou de les craquer pour éprouver ce qu'ils contenaient pendant un certain temps.